Fortaleza vue par Jean-Paul Delfino
Capitale de l’État du Ceara, à l’extrême Nord du Brésil, Fortaleza ne se résume pas en quelques mots. Multiple, surprenante, ayant bâti sa fortune sur le coton, conquise aux Indiens Potiguaras par les Portugais à la fin du XVIème siècle avant d’être reprise par les Hollandais, eux-mêmes défaits par des Portugais attachés à ce comptoir commercial, Fortaleza doit se concevoir comme une jeune femme capable de faire tourner les têtes les plus sages.
Destination touristique prisée par le monde entier, Fortaleza ne se résume pourtant pas à son parc à thèmes (le Beach Park d’Aquiraz), à ses clubs, ses salles de concerts, son Centre des Arts et de la Culture (le fameux Dragao do Mar), ni même à ses plages mythiques telles que celles qui bordent l’avenue Beira Mar avec sa foire artisanale, Iracema et son pont de l’Anglais ou la plage do Futuro, plantée de tentes qui font le bonheur des touristes et des badauds.
Loin de cette carte postale, Fortaleza ne se dévoile que pour les initiés. Si l’on veut en goûter tout le suc, il faut se laisser aller à flâner au hasard dans les ruelles, se laisser porter par ses pas. Ici, c’est le Phare de Fortaleza qui vous tiendra lieu de point de repère dans le moutonnement infini des toits. Là, le Jardin public, planté d’essences rares, ravira les curieux et les amoureux. Un peu plus loin, près de la Maison Juvenal Galego, haut lieu de la culture de la cité, vous pourrez peut-être entendre, si vous tendez l’oreille, les échos des joutes enflammées qui opposaient, à l’époque, les littérateurs du Club des Poètes : Antonio Carmelo Porteira (son créateur), mais aussi Mario Gomes, Stenio Freitas ou encore Costa Senna…Selon la période à laquelle on se lance à la découverte de Fortaleza, de nombreuses fêtes populaires enflamment la ville. Du Carnaval à la fête de Nossa Senhora da Assunçao, en passant par la fête de la Saint-Jean ou le Fortal, la cité n’est pas avare en réjouissances, toujours prête à palpiter, à frémir, à faire résonner les surdos, les maracatus et les roulements musicaux des pandeiros. Ville de naissance de José de Alencar, capitale tout à la fois de la mode, de l’humour, du théâtre et du cinéma – sans oublier le Festival du mensonge qui s’y tient chaque premier avril ! -, Fortaleza vous tend la main. Prenez-la…
Texte : © Jean-Paul Delfino (texte protégé par la loi sur les Copyrights en vigueur)
Les autres textes de Jean-Paul Delfino sont accessibles ici : Carnets de voyage – Jean-Paul Delfino
Jean-Paul Delfino est un écrivain et scénariste français. Passionné par le Brésil et sa musique, il se consacre notamment à la publication d’une grande fresque romanesque intitulée « Suite brésilienne », qui compte à ce jour 8 volumes, et qui retrace la grande histoire du Brésil sur plus de trois siècles.
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