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São Luís – Alcântara

Un temps capitale de la France Équinoxiale au début de son histoire, très rapidement portugaise, aujourd’hui présentée comme la Lisbonne brésilienne, São Luís do Maranhão, forte d’une histoire multi-séculaire riche et métissée a appris à charmer ses visiteurs, devrait-on dire ses explorateurs ! Découvrez-la avec nous…

Brésil, Sao Luis, rue du centre historique colonial

« Tout en haut » du Nordeste du Brésil, située sur l’île éponyme, aux portes de l’Amazonie, la ville de São Luís, capitale de l’État du Maranhão, a su traverser les siècles indemne et garder vivace toutes ses influences pour la plus grande fierté de ses habitants. Véritable muse à leurs yeux, elle protège en son cœur un centre « historique » inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Théâtre de nombreuses traditions culturelles, son décor est idéal pour un voyage dans le temps, sans pour autant donner le sentiment de déambuler dans une ville-musée, bien au contraire !

La ville d’Alcantâra, celle « d’en-face », à une heure de bateau, serait en quelque sorte le berceau de toute la culture du Maranhão et donc de São Luís. Cette petite ville figée dans le temps marque ses voyageurs tant elle dévoile une histoire incroyablement palpable.

São Luís est un point de départ idéal pour rejoindre les Lençóis Maranhenses (voir la page que nous lui consacrons) et découvrir les nombreux écosystèmes de l’itinéraire des émotions « A Rota das Emoções » direction Jericoacoara, Fortaleza.

Géographie et climat

São Luís est située sur la partie occidentale de l’île dont le nom originel est Upaon-Açu, dans une région de transition entre le climat équatorial d’Amazonie et le climat semi-aride du sud du Brésil.

Le climat y est chaud et semi-humide. Seules deux saisons rythment la vie de cette ville et de son territoire. Attention, si vous entendez les habitants vous parler de la saison d’hiver, c’est ainsi qu’ils l’appellent, ils parlent en fait de la saison des pluies qui voit la moyenne des températures baisser… d’un ou 2 degrés !

L’été, ou saison sèche, se situe de juillet à décembre et l’ « hiver » ou saison des pluies de janvier à mai – juin. La température moyenne annuelle varie entre 21°C et 34°C

Ajoutez une marée exceptionnelle (7 à 8 mètres de marnage) très influente sur l’île, une végétation de type amazonienne et des mangroves lovées au cœur de la ville et vous avez une île et une ville tropicale s’il en est !

Coordonnées GPS São Luís : 2°32’00.3″S 44°17’46.0″W

São Luís do Maranhão en quelques mots

Un peu d’histoire

Sao Luis, Brésil, facade du centre historiqueLe 8 septembre 1612, Daniel De Latouche, Seigneur de la Ravardière, parti de Cancale accompagné d’environ 500 hommes, arrive sur l’île de Upaon-Açu pour fonder officiellement la ville de São Luís, un nom qui rend hommage simultanément à Louis IX (le Saint) et à Louis XIII, le roi.. Le nom de l’île « Upaon-Açu » signifie « Grande Île » dans le langage des indiens Tupinambás.

« Athènes Brésilienne », « Île de l’Amour », « Jamaïque brésilienne » ou « Ilha magnetica », autant d’appellations qui témoignent de sa pluralité en héritages culturels, entretenue par une génération de personnalités de lettres, beaucoup de chaleur humaine et une diversité rythmique pour laquelle la capitale du Maranhão est réputée.

Une présence française regrettée ?

Fondation Française à Sao Luis, nordeste Brésil« Pourquoi n’avez-vous pas gagné contre les Portugais ?! »… nous lancent les Ludoviscences. En effet, l’idylle entre la France Équinoxiale et les autochtones fut trop courte. Les habitants de São Luís imaginent encore le scénario où la France sort vainqueur de sa confrontation avec les Portugais à peine 2 ans après leur arrivée et s’imaginent volontiers en héritiers de la « chic » culture française.

Après les Français puis les Portugais durant quelques décennies, les Hollandais ont également élu domicile quelques années; puis les Portugais ont repris leur « dû ». Ce territoire était stratégique et voué à être ardemment convoité mais la valse des occupants successifs en resta là.

S’il ne reste plus beaucoup de preuves tangibles de l’héritage français dans cette cité lusitanienne, la nostalgie est toujours bien présente après 4 siècles… et les Français sont toujours les bienvenus !

Une population au caractère trempé pétri d’origines diverses

La ville est le fruit d’un métissage particulier, comme probablement tout le Brésil direz-vous… Certes, mais la proximité de l’Amazonie et de ses populations indiennes qui se sont mêlées au cours de son histoire aux nombreux esclaves africains débarqués sur ses côtes et aux occupants européens successifs, donne à sa population un visage unique.

São Luís est une des rares villes où l’on recense des métissages étonnants, dont les Cafuzo, nés du mélange entre noirs et indiens.

Centre Historique et ville moderne

Brésil Sao Luis, vue sur la baie et l'océan depuis le centre historique colonialLe centre historique de São Luís a été inscrit en 1997 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Il est reconnu comme le plus grand ensemble d’architecture urbaine civile d’origine portugaise d’Amérique Latine.

Il compte plus de 3 500 maisons des 17e, 18e et 19e siècles et regroupe des centaines de grandes bâtisses coloniales restaurées ou en cours de restauration.

Les maisons du « reviver », c’est ainsi que les Ludoviscences nomment leur centre historique, ont une particularité : leurs façades sont recouvertes d’Azulejos. Surnommée la « ville des azulejos », São Luís est un authentique musée à ciel ouvert qui expose aux visiteurs plus de 300 modèles différents sur ses façades. Cette faïence n’a pas seulement pour objectif d’embellir les maisons, elle a également l’avantage de refléter la forte lumière du soleil, ce qui permet de garder la fraicheur à l’intérieur des constructions.

Au delà du quartier historique, la ville s’agrandit au rythme de l’augmentation de sa population. Des nouveaux quartiers à l’architecture moderne, buildings, avenues et espaces de loisirs surgissent, accompagnés de nouveaux ponts sur les fleuves Anil et Bacanga.

La tradition du Bumba-meu-boi, « On le préfère au Carnaval ! »

Sao Luis, danseuse tambor de crioulaLe mélange Afro-indo-européen a créé des manifestations interculturelles très fortes. L’une d’entre elles est le “Bumba-meu-boi”. Cette fête afro-indigène remplit les rues du centre historique pendant le mois de juin. Véritable fête de rue, populaire et familiale, elle fait défiler des personnages déguisés en bœufs très colorés ou habillés de parures indigènes.

Une festivité qui enchante les visiteurs avec ses danses et ses musiques. Une fête tropicale, dont la ferveur est contagieuse. Il s’agit là du folklore régional, une trépidante commémoration à la fois satyrique et dramatique.

La légende à l’origine du Bumba-meu-boi : un bœuf aurait été tué par un esclave pour répondre au désir de sa femme enceinte, qui voulait manger la langue du bovin. Il s’agissait du bœuf le plus apprécié du propriétaire de l’esclave. Après avoir satisfait le caprice de sa femme, l’homme appréhendant la réaction de son maître, part se réfugier dans la forêt, plein de remords. Perdu au milieu de la jungle, il y trouve une tribu d’indiens. Ceux-ci le recueillent et, voyant son désespoir, font ressusciter le bœuf.

Les festivités représentent cette résurrection qui s’opère au rythme de différents « Sotaque » (accents musicaux). Plus d’une centaine de groupes des différents quartiers de São Luís, mais venus également de contrées reculées de l’état du Maranhão, se préparent bénévolement toute l’année pour ce rendez-vous traditionnel avec leur histoire.

Alcântara en quelques mots

Brasil, église d'AlcantaraAlcântara intrigue au premier abord puis se révèle au visiteur, belle et accueillante. Cette ville mérite que vous vous y arrêtiez car elle vous entrainera dans l’histoire de toute la région. Petite cité de 20 000 habitants, très peu courtisée par les touristes, elle est pourtant une étape qui ne laisse personne indifférent.

Son histoire donne vie à de nombreuses traditions culturelles encore ancrées dans les veines des Ludoviscences. Une des rares fêtes du Saint-Esprit du Brésil attire de nombreux brésiliens chaque année. Des danses comme le Tambor de Creoula, le Cacuriá et bien d’autres encore, toutes très imprégnées de ses racines africaines sont y encore pratiquées. Au détour d’une maison coloniale venez goûter ses biscuits à base de coco, apprécier quelques plats locaux tout en observant ces magnifiques oiseaux que sont les ibis rouges ! Ils ont élu domicile dans les mangroves environnantes. Le rouge sang intense et brillant de ces oiseaux planant de leur vol gracieux sur une mangrove d’un vert profond offre un spectacle inoubliable, presque irréel tant tout semble avoir été fait pour générer un contraste très apprécié des photographes les plus exigeants.

Notre expertise

Si votre destination principale sont les Lençóis Maranhenses, ne passez pas pour autant à côté de São Luís.
La capitale de l’état le plus « humble » du Brésil saura vous surprendre par son authenticité, son savant mélange d’histoire et de modernité, sa population accueillante symbole du Brésil métissé, au-delà de ce que vous imaginez.

Une nuit et une journée peuvent suffire à moins que vous optiez pour visiter Alcântara et ses ibis rouges. Avant de partir sur les routes en direction de Jericoacoara, faites le plein de sensations tropicales, prenez le temps de vous attabler dans un bon restaurant dont vous garderez les saveurs en mémoire tout au long de votre voyage.

São Luís vous donnera envie de revenir en Amazonie et de pousser plus haut vers Belém puis Santarém lors d’un prochain voyage ou en prolongeant votre séjour !

Pourquoi il faut visiter São Luis

  • Déambulez dans un centre historique vivant, grouillant de vie en journée et festif le soir
  • Visitez l’un des centres historiques les plus authentiques du Brésil
  • Découvrez les traditions culinaires d’Amazonie comme le fameux jus d’Açaí, appelé Jucára ici, mais également le Guarana da Amazônia
  • Venez ressentir et toucher du doigt la vie en milieu tropicale

Quelques idées pour réussir votre séjour à São Luis

  • Déambulez dans le centre historique et ses ruelles aux couleurs des azulejos
  • Observez les joueurs de foot sur la plage adaptant continuellement leur terrain de jeu à la marée
  • Admirez le retour des voiles des bateaux de pêcheurs qui reviennent à grand vent, marée montante
  • Adoptez le rythmes des autochtones, ralentissez votre activité aux heures chaudes pour déguster une eau de coco fraiche, où un Guarana da Amazônia

Infos-Vérités et anecdotes sur São Luis

Le reggae, oui mais pas tout seul !

São Luís, capitale brésilienne du reggae, a réinventé cette culture en proposant à ses adeptes de danser à deux. Le seul spectacle de ces couples étroitement enlacés qui gardent en même temps une attitude élégante et respectueuse du partenaire vaut la peine de s’abandonner dans une des boîtes de nuit cultes ou cette danse se pratique !

La famille Kennedy et São Luis liés par le sang

Aussi incroyable que cela puisse paraître la malédiction de la famille Kennedy a bien commencé à l’angle de la Rua Direita (Henrique Leal) et de la Rua Da Estrela en plein centre historique. C’est là que l’oncle de JFK, John Harold Kennedy, comptable d’une grande entreprise américaine ayant la main mise sur les richesses du Maranhão fut assassiné le 30 septembre 1933… 30 ans avant le président des Etats-Unis.

São Luís, sur une île

Vue du ciel, la séparation de ce territoire avec le continent n’est pas flagrante mais l’île de São Luís n’usurpe pas son identité puisque qu’à marée haute, l’île est bien embrassée de toute part par l’océan. Serait-ce pour cela qu’elle est appelée « Île de l’Amour » ?

De grandes stars brésilienne sont natives de cette petite île

Alcione, Zeca Baleiro, Antonio Vieira…

Reggaeira(o)

Que l’on pourrait traduire par « Reggae-rrière(ier) » est le nom que l’on donne aux addicts au reggae, celles et ceux qui ont la carte de membre de la communauté des passionnés qui leur permet de rentrer dans toutes les boîtes de reggae de São Luís.

Pour aller plus loin…

Lisez les descriptions de São Luís et d’Alcântara que nous propose Jean-Paul Delfino dans notre rubrique « Carnets de voyage » :